Triste portique

Publié le par Paraph


    Lundi vingt-cinq décembre deux mille six. Minuit trente-deux. Début d'une longue nuit, encore une, de quasi-insomnie, de lecture désordonnée, de blues léger au son des guitares éthérées du moment. Nous avons basculé sur la pente ascendante: les jours rallongent. Je n'ai pas mis les pieds dehors depuis hier, même heure. Ma tentative de mélancolie doit être liée à cet enfermement saisonnier.

    Hier soir, repas plantureux expédié en mois de deux heures trente chez mes grands-parents, plutôt en forme malgré la fatigue, la maladie, l'usure générale de la vie. Quatre-vingt-trois et quatre-vingt-cinq ans, soixante-deux ans de mariage, un fauteuil roulant et deux dentiers. Ma grand-mère souffre, depuis quelques années, d'une maladie proche d'Alzheimer. Elle se déconnecte progressivement du temps, de l'espace et de toute forme d'interaction cohérente avec la réalité. Hier soir, elle était joyeuse.

    Orgie habituelle en cette saison. Une de mes tantes, son conjoint et ses deux fils complétaient la tablée. Conversation agréable, la compagnie familiale m'est décidément profitable. Nourriture appréciée, j'ai sans doute bu un peu trop de vin, mais je m'en suis remis. Au matin.

    Mes lectures de la semaine ont inclus "The facts" de Philip Roth, "Les quatre vies du saule" de Shan Sa, "The power and the glory" de Graham Greene et "Traité d'athéologie" de Michel Onfray. Plusieurs de ces ouvrages étaient vaguement entamés depuis des semaines, voire des mois. Je les ai à présent tous achevés. En chantier, "Byzantium endures", de Michael Moorcock, maintes fois effleuré mais jamais vraiment commencé. L'ouvrage est monumental, et malgré mes insomnies, je doute d'en venir à bout avant un jour ou deux.

    Programme de la nuit, lire, donc. Le sommeil devrait survenir plus tôt que ces dernières semaines. Je l'estime probable vers trois à cinq heures du matin. Demain, une cousine et ses deux filles viennent nous rendre visite. Repas de famille. Le lendemain, repas de famille chez une tante. C'est sans doute un contrecoup de la saison. Et le week-end prochain, mon frère lyonnais sera de passage, avec peut-être quelques ouvrages pour moi. J'ai été sage, je n'en ai presque pas achetés ce mois-ci.

 

Publié dans schopenhauer

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