La Compagnie des Nouilles
Mardi onze novembre deux mille huit. Dix heures cinquante du matin (heure française, trois heures trente du même matin; je sais, c'est très tôt, mais le décalage horaire n'épargne personne. C'est une question de fuseaux.). Depuis une semaine, je souffre d'un méchant rhume, conséquence, nul doute, de mon escapade à Nanchang, nuitamment et au mépris des courants d'air.
Toujours depuis une semaine,je suis en vacances, circonstances idéales pour cracher ses poumons, grelotter de froid sous la couette, n'aller surtout pas voir le docteur et se demander si c'est la grippe. J'en profite pour me reposer, faire du sport à outrance et lire quand j'en ai le temps.
Depuis hier et jusqu'à demain, les élèves du lycée s'affrontent sur la piste du stade à l'occasion de "rencontres sportive", exclusivement athlétiques, organisées par l'école. J'éprouve une certaine condescendance à considérer que j'étais plus rapide, à leur âge et sur mes distances de prédilection, que le plus rapide d'entre eux. Demain, je pourrai leur montrer que l'âge, le manque d'entraînement et la maladie ne peuvent rien contre jeunesse, vigueur et exercice régulier. Je me suis inscrit pour le trois mille mètres, distance que je cours tous les jours, mais que je n'ai jamais parcourue en compétition.
Programme de la journée: me nourrir d'oranges et de cacahuètes. Lire de mauvais romans de vampires pour adolescents. Hésiter à commencer un bon bouquin, me rabattre sur des pièces de théâtre anglaises d'il y a quatre siècles. Le midi, voir le Sultan, peut-être un film. Faire la sieste. Dormir. Longtemps.