Salsepareille au même

Publié le par Paraph


    Mardi vingt-cinq décembre deux mille sept. Dix heures quarante-six du matin. Lendemain de réveillon. Mal dormi, réveillé toutes les heures, un goût de cendre dans la bouche, un peu de tous ces matins morts entassés derrière moi. Il est temps que je passe l'aspirateur.

    Deux journées de plus au compteur. Ca n'y paraît pas, comme ça, mais ce sont les petites choses qui finissent par bâtir les grandes pyramides d'Egypte. Depuis dimanche, j'ai passé du temps au sein de ma famille proche, qui m'héberge. J'ai joué aux cartes avec ma sœur, au scrabble avec ma mère mais n'ai pas pu me promener avec mon père, son genou le tire, sans doute à cause du froid.

    Dimanche vingt-trois, visite spontanée de Vertige, avec qui j'ai pris le chemin de la capitale, pour une conférence circomtabulaire chez Ramethep, au milieu des vestiges du jour d'avant. Fromages, vin rouge à terminer avant dépréciation du stock, pains divers ayant survécu à nos agapes de la veille. Dans la foulée, expédition chocolat en compagnie du Sultan. Petite complication, nous sommes tombés sur une librairie, où j'ai su contrôler mes pulsions (deux livres acquis au lieu de trop), puis sur un marchand de sushis, qui nous en a vendus. Consommation sur place. Bières. Retour en quatrième vitesse. Chocolat.

    En soirée, petit crochet par les confins occidentaux des Hauts-de-Seine, avant d'amorcer un retour vers les provinces méridionales du même département. Réception bon enfant chez la Laine (j'ai dû trouver une étiquette plus alléchante dans un passé obscurci par les ans, mais ça ne me revient pas), en son domicile, avant son départ pour l'Amérique latine, où l'attendent guérilleros et parrains de la poudreuse dans les narines. Retour en métro, avec le Chat, soucieux en cette fin d'année.

    Hier, lundi vingt-quatre, je n'ai pas mis les pieds dehors. J'ai consacré une faible partie de mon temps à la lecture, terminant "The android's dream" de John Scalzi, distrayant et malheureusement sans suite (on s'attache aux personnages), et commençant "Palafox", un roman d'Eric Chevillard, que je ne connaissais pas, mais qu'on vient de me prêter. Je partais avec un mauvais a priori, mais la déconstruction narrative et l'indéterminisme ontologique de l'éponymie (travers dans lesquels je tombais facilement, du temps de ma jeunesse) sont heureusement compensés par une réelle créativité syntaxique. Ca bouillonne, et avec humour. Adjugé, vendu.

    En accord avec la saison, noël mou du genou, repas non conventionnel et bonne humeur. Frère, belle-sœur et nièce sont venus nous rendre visite, apportant jouets par milliers, tarte aux poires et pieds sous la table. Ni huîtres, ni saumon, ni chapon; pas de bûche, pas de truffes, juste du foie gras, pour contenter les masses populaires et contribuer aux maltraitances sur animaux d'élevage. Le tout arrosé de divers alcools alsaciens, riz, épinards, potée marine et salade verte. Le tout plié en un temps record, invités décampé, parents couchés, interface matricielle enclenchée, avant minuit heure nouvelle.

    Programme de la journée: un peu de lecture en perspective, sans doute pas assez, mais il faut faire avec la vie de famille. Visite aux grands-parents, assortis d'une tante importée d'Allemagne, ainsi que sa progéniture, et la descendante d'icelle. Avec les parents sous l'aisselle, pour se donner du courage, ou des courgettes, ou toute autre légumineuse de passage. En soirée, à moins d'être sollicité par la nébuleuse des amis, cocooning, glande et parties de scrabble. Demain matin, aux aurores, voire avant, départ ferroviaire pour la capitale des Gaules, où m'attend le second volet de ma tournée triomphale chez les miens.

 

Publié dans schopenhauer

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