Dans la baignoire du temps

Publié le par Paraph


    Samedi vingt-quatre mars deux mille sept. Dix-sept heures cinquante-huit. Quatre jours de plus dans la machine à manger les jours. A ce compte-là, il n'en restera bientôt plus. Une santé en nette amélioration (mais on fait ce qu'il faut pour que ça ne dure pas), une météo maussade (mais on a l'habitude, et on est d'ores et déjà prêt à souhaiter ardemment le retour de l'hiver dès qu'il fera un peu plus chaud), un moral d'acier et un avenir radieux. Que demande le peuple? Sais pas, j'ai pas la télé.

    Mercredi dernier, puisqu'il faut remonter aussi loin, quand bien même ma mémoire deviendrait brumeuse à un tel horizon, j'ai profité de la fin des vacances pour passer chez le Chat. On a discuté super-héros, bu du thé et regardé un film, "American dreamz", comédie politique légère. Américaine. Dans la foulée, plutôt que de débarquer à la fac, j'ai rendu visite à Ramethep, qui ne se nourrit plus que de boîtes de thon, en attendant d'avoir économisé de quoi payer les choses essentielles. Il revend tous ses livres, et je me suis déjà endetté sur trois générations en récupérant une partie de son stock.

    Comme j'étais sur place, nous avons terminé le whiskey irlandais de Ramethep, qui n'en a plus, bu plusieurs théières, et regardé un film, Hammer tardive, "The creeping flesh", avec Christopher Lee dans le rôle du psychiatre sans scrupules, et Peter Cushing dans celui de l'anthropologue malchanceux. Rentré par le dernier métro. J'ai lu "The iron hand of Mars" de Lindsey Davis, du polar sous la Rome antique. Mais je l'ai sans doute déjà dit.

    Le lendemain, jeudi vingt-deux mars, j'avais prévu de rester dormir, me reposer, attendre que mon angine finisse de passer, mais j'ai fini par accepter de me rendre aux sollicitudes d'amis pressants. Soufflé régime chez Edriwing, avec Haniwa. Partie de poker (j'ai gagné, sans doute parce que nous avons adopté les vraies règles, toujours sans miser de sous, mais bon), puis visionnage d'une comédie légère, "Chocolat", avec Juliette Binoche dans une boutique et Johnny Depp sur un bâteau. Rentré par le dernier métro.

    Vendredi vingt-trois mars, hier donc, levé avant midi, pour déjeuner en famille, en compagnie de deux philatélistes allemands de passage. Conversation intéressante, mon allemand n'est apparemment pas si rouillé que ça. Odyssée vers la fac, à reculons mais les pieds derrière. Trois heures d'estonien, puis équipée à Vincennes pour un anniversaire, les vingt ans de Vanilkova.

    Discussion animée, bonne ambiance, bières, vodka, salade de patates, gâteau meringué. Vers minuit et demie, nous partons vers Paris. Le dernier métro est déjà passé, nous marchons trois heures jusqu'à Montmartre, où un ami nous attend, tapi derrière son guichet. Auberge de jeunesse. Nous parlons jusqu'à l'aube, épuisés, bières, thé. Retour par le premier métro, ou peu s'en faut.

    Ce matin, couché vers huit heures et demie. Peu dormi, deux ou trois heures sans doute. Réveillé presque en sursaut, par un téléphone pré-programmé. Repas avec mon père. Baby-sitting en catastrophe, je dois garder ma nièce (trois ans) et un ami à elle (six ans) pendant deux heures, en dépannage. Trois heures trente à me faire marcher dessus, à-demi étrangler, rouer de coups et mordre. J'aime bien les enfants. La baignoire a débordé, ils se sont déguisés en fantômes avec les draps du salon, ont improvisé un parcours d'obstacles sur le mobilier et mes omoplates. J'aime bien les enfants, mais pas tous les jours. Content d'en être débarassé. Ils sont adorables, mais bon. Si j'ai pas fait de môme, c'est aussi pour avoir la paix.

    Programme de la soirée: repartir aussi sec. Soirée anniversaire à Saint-Denis, les deux tiers de la Trinité ont décidé de franchir le pas, vingt-sept et vingt-huit ans si je ne me trompe pas trop. J'en profiterai pour leur rendre ce que je leur dois, notamment "La mauvaise éducation", d'Almodovar, que j'ai vu hier entre deux trains. Je suis par ailleurs sur "Par la vague", deuxième volet d'une "Trilogie Celtique" due à Viviane Moore. Une histoire de druidisme et de héros au grand cœur. Rentrer avec le dernier métro, histoire de récupérer de ma nuit manquée. Demain matin, prendre le thé à Paris, repas de famille le midi, et partie de jeu de rôles le reste du temps. Cerveau.

 

Publié dans schopenhauer

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P
Oui, c'est effectivement sous cet angle que j'avais analysé tes propos. Je suis une sorte d'analyste. Et je ne manquerai pas de mentionner ton non-nom à la prochaine occasion. Ou pas. 
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S
C'est bien possible, après tout... Je ne peux pas me vanter de lire chacun de tes articles. Mais quand on fait un truc ensemble, j'ai tendance à aller voir ensuite ce que tu en dis, donc les probabilités que j'ai loupé l'occasion ne sont pas si élevées à la base.Et je parlais bien du fait de me nommer, pas de me mentionner comme une "connaissance/amie de la fac" ou ce genre de chose, hein. Mais je pense que tu l'avais compris. -_-
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P
Ah, bon?Tiens, je croyais t'avoir déjà mentionnée dans mes non-aventures quotidiennes. Il faut dire qu'un anniversaire, ça ne se rate pas, et que mettre sur toi le projecteur, me semblait légitime. 
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S
Hep.Je crois que c'est la première fois que tu m'identifies de façon individuelle ! Ça fait longtemps que je l'attendais, et j'étais bien curieuse de la façon que tu choisirais pour me nommer, vu que je n'ai pas de pseudo fixe ou évident... ^_^
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