Volière

Publié le par Paraph


    Lundi douze juin deux mille six. Une heure vingt-six du matin. Plus que vingt-quatre jours avant mes oraux du CAPES. Mon avenir en dépend, c'est flippant. Du coup, j'envisage de bientôt mettre à profit les presque quatre semaines qu'il me reste à attendre, en entamant une préparation digne de ce nom. Je me laisse encore une semaine de vacances, et je m'y mets. Réussir le CAPES (ce qui m'étonnerait dans mon cas, mais bon, supposons que), c'est plonger de plain-pied dans l'avenir, devenir adulte, ne plus avoir le temps de zoner, accepter le contrat social, mettre une cravate. J'ai plutôt la vocation d'enseignant (ça m'est tombé dessus quand j'ai su que j'étais admissible), mais je ne suis pas pressé de pactiser avec la Bête.

    Aujourd'hui, j'ai passé mon temps sur l'ordinateur, à diverses tâches ingrates. J'ai écrit plusieurs articles qui ne sont apparemment jamais parvenus à leur destinataire. J'ai relu le quart du mémoire d'un ami, une histoire de linguistique antique comparée. J'ai réservé un restaurant pour des gens. J'ai contacté des gens pour un pique-nique. J'ai vainement tenté de déclarer mes revenus (enfin, la pension alimentaire que me verse mon père pour que je survive) sur le site du gouvernement des finances, mais leur site est trop mal foutu. Du coup, j'ai posté ma déclaration, avec quinze jours de retard. J'ai peur qu'ils ne majorent de dix pour cent les zéro euros d'impôts que je devrai payer. C'est proprement terrifiant.

    Ce soir, après une excursion dans un métro particulièrement étouffant, réunion avec des gens pour préparer des choses. On a bien mangé, un peu gambergé. La salade de fruits était vraiment très bonne. Un pur régal. Et je ne dis pas ça uniquement parce que la préparatrice de la salade n'a pas voulu croire à mon premier degré quand je disais que c'était délicieux. Dès qu'on met un peu d'ironie quelque part, les gens pensent qu'on se moque. Et c'est bien dommage.

    Programme de la soirée: rester le moins longtemps possible sur internet, j'ai le cerveau qui fait le dos rond à force de se prendre des protons. Poursuivre ma lecture de "La planète des singes" (1963) de Pierre Boulle. J'avais vu les films étant gosse. Je dois bien avouer que ce roman, le premier de l'auteur que je lis, est magistral. J'ai eu du mal à le poser pour venir zoner sur l'entrefilet. Je vais le reprendre sous peu, et sans doute le finir dans la nuit. Avec la chaleur ambiante, je ne donne pas cher de mes heures de sommeil.

 

Publié dans schopenhauer

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M
Futur collègue ? Bon courage...<br /> <br /> De Pierre Boulle, il faut aussi lire "le pont de la rivière Kwai" qui est au moins aussi bien que "la planète des singes" (et bien meilleur que le film)
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