Cap sur le large

Publié le par Paraph


    Mardi, j'ai fini par regarder des DVDs. Je n'ai pas fini "The scarlet letter", je n'ai pas lu "The good soldier", je n'ai pas relu "Richard II" et je ne savais rien sur Lewis et Clark.  J'ai regardé "Sympathy for mister vengeance", un film coréen où les policiers sont des cons et où les héros se tuent entre eux. Dans un bain de sang. J'ai aussi regardé la première saison des sketches arthuriens lyonnais de "Kaamelott" (ou quelle qu'en soit l'orthographe), c'est drôle, c'est bête, ça me rappelle ma jeunesse médiévale. Et pour finir la soirée, j'ai regardé un match de tennis féminin, normal, il y avait Martina Hingis, ma joueuse préférée, qui affrontait et dominait une vache marine. En apesanteur.

    Mardi soir toujours, couché avec les poules, c'est-à-dire presque avant minuit. Levé avec le soleil, vers six heures et demie. Ai perdu du temps à nourrir mon chat, en ai profité pour jeter un vague coup d'œil sur des sites en ligne racontant le synopsis des œuvres que je n'ai pas lues. La mémoire comme une chaussette, je suis parti pour Paris, le cœur léger, passer le CAPES d'anglais en compagnie de gens sans doute mieux préparés que moi, et davantage stressés.

    Mercredi matin, huit heures et demie. Je débarque Porte de Charenton, nous sommes des milliers. Plutôt que de relire mes bouquins au programme, je me suis fait plaisir en achevant "Les roubignoles du destin". Problème sur le métro. J'arrive avec une demi-heure de marge. Le temps de pénétrer dans la grange, je n'ai plus que dix minutes devant moi. L'Espace Charenton est un hangar, dans lequel ont été entassées des centaines de tables et de chaises. Je suis assis tout au fond, loin des instructeurs, loin de la pendule qui marque la distance parcourue entre l'incipit et l'échéance.

    Cinq  heures de commentaire dirigé en langue étrangère. Commentaire, parce qu'on nous donne un texte à analyser, décortiquer et critiquer. Dirigé, parce qu'on nous donne plus ou moins le plan dans l'énoncé. En langue étrangère, parce qu'il faut apparemment rédiger le tout en anglais. Première nouvelle. Il faut dire que je ne m'étais pas renseigné. Ouverture des sujets. Richard II. Formidable, je l'ai lu il y a huit ans, et je m'en souviens encore vaguement. Suis resté trois heures, ai gratté dix pages, le tout en anglais. Plus ou moins. Ai fait ce que j'ai pu. Plutôt content de moi, étant donnés les circonstances et le manque de préparation. Je n'aurai pas à lire Ford Maddox Ford, hourra.

    Mercredi midi. Je me précipite dans le métro pour tenter de rejoindre ma fac avant la fin de l'examen commencé à onze heures et demie. Oui, parce qu'aujourd'hui, c'est double ration de rata. On rase gratis. Quatre examens d'indonésien prévus dans la journée. Le premier à dix heures, c'est marre. Le second prend fin à treize heures. Trois quarts d'heure plus tard, j'arrive comme une fleur, dix minutes avant la fin de l'épreuve. Traduction d'un texte interminable, je n'y comprends rien. Vocabulaire anatomique. Je traduis à toute allure, n'importe comment, dès que ça ressemble à quelque chose que je connais, je calque sur les deux mots que je comprends, et j'invente le reste. QCM auquel je réponds presque au hasard. Phrases de thème, aïe. J'en fais deux sur trois. Examen baclé en un quart d'heure. Allons manger.

    Croisé un pote au restau universitaire. Mangé des spaghetti avec les doigts. Encore faim après le repas. Examen suivant à quatorze heures. Je me pointe à quinze, après avoir bu trois thés. En négociant, j'arrive à reporter mon oral à la semaine prochaine. Ultime examen à seize heures. Les sujets n'ont pas été imprimés, l'examen est reporté. On le rendra par mail. Passé deux heures à la bibliothèque à commencer la lecture d'un roman d'aventures en indonésien. Deux pages de vocabulaire pour deux paragraphes de texte. Ca promet.

    Dix-huit heures, réunion post-vésulienne. Nous sommes dans la dernière phase de collecte d'articles pour un compte-rendu collectif de notre expérience cinématophage de février dernier. Je coordonne le tout. Le maquettiste part en Inde dans deux semaines. Le stress commence à s'installer. Parti vers vingt heures, je récupère au passage le polycopié de chinois du second semestre, ça tombe bien, je n'irai pas en cours.

    Vingt-et-une heures. Arrivée au domicile. Je nourris mon chat, j'arrose les plantes de mes parents partis en vadrouille. Parti pour regarder les dix derniers épisodes de Kaamelott, je tombe sur un nouveau match avec Hingis. Gah. Mon frère m'appelle à cinq minutes de la fin, je ne l'ai pas vue gagner. Quel suspens.

    Vingt-deux heures. Je m'installe sur mon ordinateur, déterminé à lire le journal de Lewis et Clark, la dissertation de demain tombant nécessairement dessus. J'ignore si je devrai plancher en anglais ou en français. Pas d'examen après, je peux rentrer dormir. Ai commis l'erreur de brancher le logiciel de communication instantanée, et de dire bonjour à des gens. Ca n'en finit pas. Vingt-trois heures. Je tente de me lancer dans la lecture du document. Je me lève dans sept heures. J'ai comme un doute sur la qualité de ma préparation.

    J'ai fini le reste de foie qui puait dans mon frigo. D'ici demain soir, je dois finir un article pour le journal étudiant de la fac, auquel j'ai apparemment promis une contribution. Tout me tombe dessus à la fois, et c'est rigolo. Ai commencé à lire "Un secret" de Philippe Grimbert, et c'est chiant. Ca pue la psychanalyse, d'ailleurs, tiens l'auteur est psychanalyste. Je suis d'une perspicacité inhumaine parfois, quand je lis le quatrième de couv', chose que je ne fais habituellement pas. Encore un bouquin du groupe de lecture de ma mère, comme la bio de Marx par Jacques Atali, que je n'ai d'ailleurs pas terminée.

    Le salut est dans l'accélération, comme disait l'autre.

 

Publié dans schopenhauer

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