Déploiement concerté des forces de progrès

Publié le par Paraph


    Mercredi vingt-trois janvier deux mille huit. Dix-huit heures trente-et-une. Quelques nouvelles, brèves et à l'essentiel, de mon combat contre le réchauffement climatique. J'ai commencé les démarches habituelles, ai assuré mon avenir immédiat (mais compromis ma dignité) et envisage plusieurs pistes pour traverser la brousse. Mon guide indigène a repéré des excréments de lion, j'hésite à m'aventurer plus avant, il paraît que ces bestioles sont mangeuses d'homme, et j'en suis.

    Lundi dernier, avant-hier, vingt-et-un janvier, j'ai écourté mon séjour parental, après avoir mis les choses au point, par téléphone, avec mon père. Celui-ci, dans sa grande sapience, qu'il en soit infiniment et indéfiniment remercié, accepte ma décision, mais ne compte pas en assumer seul les conséquences. Si je ne trouve rien d'ici la fin du mois, il faudra donner un préavis sur l'appartement d'Orléans. Pour payer les loyers restants, me nourrir et me déplacer, mon père consent à me prêter de l'argent, que je lui rembourserai en temps utile. Dans l'intervalle, si intervalle il doit y avoir, je retournerai au domicile parental. Mais je ne désespère pas de trouver, l'indépendance me plaît assez.

    Lundi, toujours. Je suis passé chez Ramethep, à la veille de son concours pour devenir bibliothécaire. Deux à trois heures de travail sur mon curriculum-vitae, pour le rendre conforme au goût du jour, et ajouter mes expériences de ces deux dernières années. Dans la foulée, rédaction, toujours synchronisée, de lettres de motivation pour envoyer à des employeurs putatifs, sait-on jamais. Dans le domaine de la traduction, si possible, mais je fais feu de tout bois. En soirée, choucroute-brasserie avec Piotr, d'une aide précieuse et riche en conseils. Retour manqué sur Orléans, le coup classique du train qui part quand j'arrive sur le quai. Suis retourné dormir au domicile parental. Préfiguration des mois à venir, la queue entre les jambes et l'estomac balonné?

    Mardi. Hier. Vingt-deux janvier. Quitte à être resté sur l'agglomération parisienne, j'ai rédigé ma lettre de démission, que j'ai adressée au recteur macadamique dont je dépends. Il la recevra et en fera ce qu'il voudra, je ne suis plus dans le navire. J'ai eu un coup de fil de ma remplaçante, je suis content de savoir que mes classes ne seront pas sans berger sur la route étroite qui les mène au baccalauréat. Puis retour sur Orléans. Hop. Mal de crâne, sieste, sommeil. Insomnie nocturne, qui m'a permis de terminer "The conventions of war", qui a, peu ou prou, tenu toutes ses promesses. J'aime les combats spatiaux.

    Ce matin, j'ai commencé "The closed circle", de Jonathan Coe, qui fait suite au "Rotters club", lu il y a quelques semaines. Ca commence bien, et j'imagine que mon insomnie de ce soir me permettra d'avancer considérablement ma lecture. Outre ma recherche d'emploi, il fallait aussi que j'aille chercher mon four à micro-ondes, laissé à réparer en banlieue d'Orléans. C'est chose faite. La bête était lourde, j'ai pris le tramway pour l'aller quérir, je me suis à-demi tailladé le bras, mais le jeu en valait la chandelle. Pas encore testé la machine, mais j'ai bon espoir.

    Programme de la soirée: quitter la salle informatique de l'institut universitaire de formation des maîtres, qui ferme dans une vingtaine de minutes. Marcher dans le froid, en espérant qu'il ne soit pas trop profond. J'ai décidé qu'avec la venue du printemps, je n'avais plus besoin de manteau, et que je pouvais me permettre de parcourir les rues vêtu de mon seul pagne. Et d'une écharpe. Manger quelque chose, pourquoi pas cette boîte de saucisses aux lentilles, que je n'ai toujours pas entamée, et qui persiste à trôner dans mon placard, par ailleurs vide, ou peu s'en faut? Lire. Hop. L'avenir appartient aux audacieux, mais la nuit est le domaine de Megathosaurus, l'Homme-Apocope.

 

Publié dans schopenhauer

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D
beaux progrès! (arg ça fait un peu appréciation du prof sur le bulletin)<br /> Quel plaisir de te voir à nouveau motivé.
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