Passivité, élasticité

Publié le par Paraph


    Lundi onze septembre deux mille six. Minuit trente-cinq. Fatigue. Longue journée. Dynamisme impérieux. Vingt heures de veille. Dans la foulée de mon projet d'hier, j'ai entamé des révisions tardives, de vingt-trois heures à deux heures du matin. Endormi vers trois heures, réveillé vers cinq heures. Je me suis confectionné deux sandwiches emmental-tarama, avant de prendre la tangeante. Arrivé à sept heures et demi à la fac, mes examens devant commencer à neuf heures. Le temps que le prof responsable photocopie les sujets, début des épreuves à neuf heures quarante-cinq.

    Deux épreuves écrites d'indonésien le matin, bouclées pour ma part en une heure et quart, suivies d'une troisième, mêlant expression écrite et compréhension orale, trois heures plus tard. Je m'en suis moins mal sorti que prévu, mais ça ne suffira probablement pas. Dans deux jours, un oral viendra couronner le tout. Si j'ai d'ici là révisé davantage, peut-être serai-je en mesure de compenser un mauvais écrit. J'ai comme un doute.

    Dans la foulée, après avoir pris le soleil dans la cour de l'université, je me suis rendu chez Ramethep pour prendre le thé, bientôt rejoint par sept amis différents. Une soirée fromages s'est improvisée, en attendant celle, préméditée, de jeudi prochain. J'ai tenu des propos essentiellement incohérents, du fait de ma fatigue, et dépassant souvent ma pensée (propos déplacés concernant la valeur accordée à la vie humaine, misogynie de pilier de bar, bref, j'avais laissé mon cerveau aux vestiaires). Retour maison avec le dernier métro, ou un de ses devanciers.

    En refaisant le monde dans la cour de la fac, tout en sirotant mon troisième thé au citron (avec des vrais bouts de citron dedans) de la journée, j'ai constaté que si j'achevais la rédaction de mon mémoire de maîtrise dans la quinzaine à venir, je serais peut-être encore en mesure de m'inscrire en deuxième année de master (et donc à l'agrégation) dans les délais impartis, qui sont très serrés, et probablement plutôt stricts. Dans le prolongement de cette décision courageuse, j'ai pris connaissance des résultats intermédiaires du deuxième et dernier concours passé cette année, en touriste, celui de conservateur des bibliothèques. Sans surprise, mon nom ne figure pas sur la liste des soixante ou quatre-vingts heureux admissibles. Ca me simplifie la vie, en m'évitant d'avoir à préparer un hypothétique oral. Et puis, en réussissant le capes, j'ai déjà assuré l'essentiel de mon avenir professionnel. Plus besoin de courir plusieurs lièvres.

    Programme de la soirée: lire, quelques minutes, avant de sombrer dans l'interzone du sommeil nécessaire. Chaleur nocturne. Dormir dans le plus simple appareil, la fenêtre ouverte et le rhume sous le coude. Au matin, braver les chœurs de l'Armée Rouge, leurs plaintes mélancoliques se mêlant au ballet des perceuses soucieuses d'abattre le mur du sommeil à défaut des cloisons. Dormir, rêver peut-être? Penser à relire Shakespeare (et Lovecraft) à l'occasion.

    Programme de demain: repos. Révisions. Me lancer à corps perdu et à bras raccourcis dans la phase finale de ma rédaction. La puissance est dans mes mains, alors écoute ce refrain. Ne pas quitter le domicile familial, ne pas céder à l'appel des amis me proposant de passer jouer aux cartes. Ne pas dormir, consacrer tout mon temps au travail nécessaire. Nécessité fait loi. Prudence est mère de sûreté. Tant va Vercingétorix à la piscine à vagues qu'à la fin il se noie.

 

 

Publié dans schopenhauer

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