Foudre de guerre

Publié le par Paraph


    Lundi vingt-neuf mai deux mille six. Vingt-deux heures quatre. La température extérieure est d'une quinzaine de degrés, moyenne inférieure. Dans les faits, quand on marche, la température est généralement plus élevée. J'ai passé deux heures à marcher, sous la pluie et entre les gouttes, de Paris jusque chez moi. Entre les ondées, lecture de "Sous les vents de Neptune", roman de Fred Vargas entamé cette nuit. Le commissaire Adamsberg, un des héros récurents de l'auteur, s'embarque pour le Québec, tandis que resurgit un démon de son passé. Quel suspense. Saura-t-il faire la part des choses, punir les méchants, garder la tête sur les épaules et comprendre l'accent québécois?

    Journée sans grand relief. De passage à la fac, j'ai passé deux heures à boire du thé, discuter avec des amis de passage, noter mes dates d'examens. Mon planning s'annonce chargé, avec un pic d'intensité le jeudi huit juin. Je devrai me multiplier par quatre pour tout faire. Je maîtrise la technique d'ubiquité, mais elle demande une quantité d'énergie lente à recouvrir. Je dois dès à présent m'entraîner, en tenant debout sur un pied sous une cascade. Si je ne m'enrhume pas, je développerai une aura pourpre du plus bel aloi.

    Après la fac, le cinéma. Je suis allé voir un film de sabres coréen, "Duelist" en français dans le texte. Film étrange, adapté d'une bande dessinée que je n'ai pas lue. L'héroïne, une policière bien trempée, pas laide de surcroît, couverte de taches de son, tombe amoureuse d'un escrimeur falot, bel homme mais attaché à la personne d'un noble corrompu. Leur amour est impossible. Le film se termine sous la neige. Bonne impression, parfois du mal à suivre, beaucoup de clins d'œil aux techniques cinématographiques d'autres réalisateurs. Une bonne surprise.

    Programme de la soirée: pour reposer mes pieds meurtris par la longue marche, me coucher tôt, le roman policier du moment sous le coude, la vodka en sous-main, quelques chocolats du Cotentin en appui. Programme de demain: me lever à neuf heures, marcher une heure et demie, déjeuner avec un ami tout juste rentré de Chine. Tuer le temps. En soirée, séance de création de personnages pour le jeu de rôles "Nephilim", qui m'avait laissé une impression négative il y a dix ans. Ne jamais rester sur une mauvaise impression. Mais ne pas non plus en attendre grand chose. Après tout, les préjugés doivent bien servir à quelque chose.

 

Publié dans schopenhauer

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article